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Michael Stoquer est le gérant de la société SEF, une société dont le secteur d’activité est à la fois méconnu grand public et primordial pour la sécurité de chacun : la réparation de bâtiments sinistrés, ainsi que le renforcement de fondations. Bien qu’issu d’études de commerce, et aujourd’hui en charge de la politique commerciale et de la gestion des investissements, il a été formé sur le terrain, et connaît donc bien le métier, qu’il explique en détail aux clients qu’il rencontre. Il explique donc les risques d’erreur que l’on peut faire lorsqu’on installe sa technologie fétiche : les micropieux…

Un homme qui a appris par l’expérience

Michael Stoquer est donc un homme aux expériences multiples, qui lui confèrent un profil complet et très intéressant, apte à expliquer clairement des problèmes très variés. Il est en effet passé par l’ESSEC après une classe préparatoire qui ne lui laissait aucun temps libre, une école de commerce qui laisse beaucoup de libertés aux étudiants pour organiser leur scolarité. Ayant le choix entre une formation accélérée en trois ans, avec une validation des UV plus intensives, ou un prolongement sur 5 ans afin d’espacer les cours et de permettre d’organiser ses projets autrement, il a pris la seconde option pour effectuer en parallèle un apprentissage aux côtés de son père. Une posture ambitieuse, à une époque où l’apprentissage commençait tout juste à se faire une place dans les grandes écoles. Et un choix qui va payer, car le père de ce spécialiste est l’ingénieur Jean-Yves Stoquer, expert du bâtiment et plus précisément des fondations spéciales. En parallèle de ses compétences commerciales, enseignées dans son école, Michael a développé des talents dans le bâtiment par l’expérience, à force de missions directement sur les chantiers. À cette époque, son père avait créé une société de reprise en sous-œuvre, qui travaillait principalement avec les compagnies d’assurances telles que la MATMUT, la MAIF et la MACIF. En plus de ce qu’il apprenait sur le bâtiment, il a également appris à interagir avec ces entités particulières, à gagner leur confiance et à comprendre leurs besoins. À cette époque, ces besoins étaient les travaux de renforcement des fondations qu’il fallait accomplir sur des bâtiments d’Île-de-France, touché par la sécheresse.

C’est dans ce contexte que le futur gérant de la société SEF a pu apprendre la technique des micropieux, de plus en plus utilisée dans ce genre de situation et notamment pour les fondations spéciales. Aujourd’hui, sa situation de gérant, notamment en charge de la dimension commerciale de son affaire, le pousse à échanger avec les clients et à leur expliquer en détail ce qu’il fait, ce qui l’a doté d’une certaine pédagogie. Il analyse également le marché et l’évolution des technologies, et se montre préoccupé de certains conseils erronés, voir fallacieux, qu’il peut lire en ligne et notamment sur les forums. C’est pour cette raison qu’il explique aujourd’hui en détail les fautes possibles auxquelles on peut être confronté quand on réalise un micropieu.

Quelques exemples de difficultés fréquentes

Un des premiers problèmes auquel on peut être confronté intervient dans la phase de forage, où il arrive que l’on n’atteigne pas la profondeur d’ancrage requise. Une situation qui peut être causée par des facteurs très variés. La principale, c’est un matériel inadapté : il existe une grande variété d’outils que l’on peut employer pour forer, mais tous ne conviennent pas à tous les sols, et avec des informations erronées, le résultat peut être problématique. Une situation encore amplifiée si l’on tombe sur difficulté d’accès ou un obstacle imprévu, et aggravé si le personnel n’est pas assez compétent. L’occasion pour l’expert de rappeler la formation des équipes de la société SEF, toujours très professionnelles. Mais les problèmes de forage surviennent également si les parois ne sont pas stables. Une situation désagréable qui peut survenir sur certains sols, à prendre en compte car les travaux de fondations spéciales se font généralement sur des sols instables. La mise en place du tubage est alors compromise, et il faut effectuer des micropieux auto-forés avec les outils de foration que l’on a perdus, comme les trilames ou les tricônes. Une situation effectivement difficile, car impliquant des outils n’ayant pas été conçus pour la nouvelle tâche qu’on leur assigne.

Il faut également contrôler et recontrôler fréquemment l’implantation. C’est pour cette raison que l’on préfère faire intervenir un géomètre pour s’occuper du piquetage et du récolement. En effet, un défaut d’implémentation est une source importante de litige, car les écarts d’implantations tolérés par le DTU (Document Technique Unifié) sont très faibles : autour de 5 cm. En clair, la précision extrême est de mise, car chaque écart peut aboutir à des complications que la société qui posent les micropieux devra régler seul, et dont elle devra se justifier si les travaux se poursuivent sans que le problème ne soit changé. En effet, les excentrements sont très difficiles à justifier par les BET (Bureaux d’Études Techniques) et nécessitent des outils supplémentaires, comme des longrines de redressement, et donc des contraintes et des coûts qui ne sont pas prévus à l’origine. Mais il reste encore bien d’autres vérifications : par exemple, l’assemblage des tubes est une phase très importante qui nécessite une surveillance différente : c’est la qualité des matériaux autant que l’assemblage qu’il faut suivre de près. Des soudures de mauvaise qualité, par exemple, aboutissent aisément à une fragilité de la structure, qui ne pourra encaisser les charges, alors que c’est ce que pourquoi elle a été conçue. De même, il faut tester la résistance des manchons, notamment en cas de tubes filetés. Toutes ces précautions peuvent sembler superflus, mais il ne faut pas oublier que, dans la plupart des cas, le spécialiste des fondations spéciales travaille avec des compagnies d’assurance, qui présentent une incroyable aversion pour le risque et sont prêtes à accuser de négligence tous les intervenants d’un chantier, en cas de difficulté à venir, si cela peut lui éviter de débourser de l’argent. Pour minimiser les risques et pouvoir montrer que l’on a fait du travail de qualité, tout doit être appliqué avec rigueur et efficacité.

Les difficultés lors de l’injection des micropieux

C’est la phase finale du travail des micropieux, et elle est jugée comme l’une des plus périlleuse. Le droit à l’erreur est quasiment absent de cette étape, puisqu’on doit injecter du ciment profondément sous terre, à une distance où il est impossible d’intervenir en cas de difficulté imprévue. Dès lors, il faut avoir un coulis de ciment de très bonne qualité, avec un dosage respecté à la lettre, la vérification qu’il s’agisse du ciment spécialement prévu pour les fondations, et même un malaxage de qualité ! On peut vérifier cette qualité grâce à des essais de compression, que l’on applique à des éprouvettes de coulis, fabriquées sur le chantier avant d’être écrasées en laboratoire. Et il faut mesurer avec précision la quantité de ciment que l’on injecte. S’il n’y en a pas assez, on se trouve avec une insuffisance qui rend presque inutile tout ce qui a été fait jusque-là, mais attention, l’inverse est également dangereux : un volume hors profil, trop important, signifierait que le coulis se disperse dans les cavités, comme par exemple les carrières, les remblais ou encore les dissolutions, voir, dans les pires des cas, dans une nappe phréatique. Michael Stoquer explique qu’en effet, « le gainage en ciment du micropieu contribue à son frottement dans le sol et donc à sa résistance à l’enfoncement, et aussi à la protection du tube ».

Enfin, il faut utiliser des tubes adaptés pour certains types de micropieux : les micropieux de type III (où on utilise une injection globale unitaire IGU) ou de type IV (où on utilise une injection répétitive et sélective IRS). De cette manière, les tubes de micropieux de type III doivent impérativement être munis de trous avec des pastilles ou avec des clapets d’injection : ces accessoires sont nécessaires pour assurer la diffusion du ciment, qui se répand sous pression le long du fût du micropieu, et ainsi augmenter l’emprise de son bulbe. Cette emprise est nécessaire pour être certain que tout soit convenablement implanté dans le sol, et donc que la structure tienne en place. Pour les micropieux de type IV, il faut bien s’assurer que les tubes soient munis de manchettes (le plus souvent en caoutchouc), qui permettent d’appliquer le procédé plusieurs fois (IRS), en se refermant entre deux injections. Et c’est là qu’il faut bien mesurer ce qu’on fait, et garder un œil sur les différents chiffres : la pression d’injection de ces types particuliers de micropieux doit aussi être supérieure à la pression limite des terrains concernés, que l’on a préalablement mesuré au pressiomètre. C’est pour cette raison que le gérant de la société SEF met autant l’accent sur la formation des employés : l’opérateur n’est pas un simple technicien qui se contente d’appuyer sur des boutons au bon moment, il doit connaître et mettre en pratique des informations techniques et complexes, qui auront demandé un travail préalable de précision. La précision est donc finalement le maître-mot des explications de Michael Stoquer, qui assure ainsi l’exactitude des informations que les internautes pourraient rechercher s’ils doivent accomplir des travaux de réparation poussés.